2011 cartographiée

Le 29 décembre 2011

Tour d'horizon des meilleures cartes de 2011 par l'auteur du site anglais de datavisualisation Spatial Analysis. Des connections sur Facebook aux collaborations scientifiques, tout se cartographie !

Alors que 2011 touche à sa fin, il est bon de revenir sur cette année déterminante pour la cartographie et l’analyse spatiale. Les données géographiques se sont massivement ouvertes, et ont été rendues largement accessibles, conduisant à la production presque quotidienne de cartes inédites et intéressantes.

L’usage croissant de technologie telle que les Google Fusion Tables a rendu la cartographie des données plus facile que jamais. Le nombre de cartes affligeantes est malheureusement également en augmentation – en grande partie en raison de la préférence du web pour la projection de Mercator et les “push-pins” (“punaises”). J’espère que les choses s’amélioreront – à vous Google ! – l’année prochaine.

Pour trouver l’inspiration pour une nouvelle année de cartographie, et sans classement particulier, voilà le Best Of 2011 de l’analyse spatiale. Les cartes présentées ici se sont révélées populaires, participatives, innovantes et ont élevé le niveau des standards de la cartographie.

La carte des connections Facebook de Paul Butler

Celle-ci se faufile tout juste dans le classement, puisqu’elle a été réalisée en décembre 2010. L’intérêt de la carte est dans ce qu’elle ne montre pas – la plupart de l’Afrique, par exemple – plutôt que dans ce qu’elle affiche. Elle en a inspiré bien d’autres, et a élevé le niveau de détails et d’ampleur de la cartographie des réseaux sociaux.

La carte des noms de famille aux États Unis

Je pense que la carte National Geographic Surnames est l’une des productions typographiques les plus brillantes de l’année passée – et elles sont de plus en plus nombreuses. Les cartes typographiques peuvent présenter plusieurs variables (couleur, taille de police, etc) et sont souvent immédiatement engageantes.

Celle-ci était particulièrement populaire, tout comme sa “sœur” des noms de famille londoniens.

Voyage dans la galaxie

J’aime vraiment cette vidéo puisqu’elle permet simplement de démontrer l’ampleur de l’univers. Je passe ma vie à cartographier des choses qui couvrent des surfaces géographiques relativement réduites et il y en a suffisamment pour me tenir occupé. Nous avons à peine commencé à cartographier l’univers et je pense que cette vidéo saisit l’immensité de cet exercice.

iPhone Tracker

Cette carte n’a pas été choisie pour son génie cartographique mais davantage pour avoir révélé le volume de données que nos appareils électroniques, dans ce cas précis, les iPhone, sont capables de collecter. Elle alerte sur la collecte continue de nos données géographiques et la facilité de traquer l’utilisateur, quelque soit l’endroit où il se trouve.

Les cartogrammes de FedEx

Les cartogrammes sont devenus progressivement une façon de représenter la démographie. Je n’ai aucun problème avec la publicité, tant qu’elle reste aussi informative. Je pense que ces cartes remplissent leur rôle puisqu’elles fournissent les meilleures animations de cartogrammes que j’ai vues, en passant d’un jeu de données à un autre. Je suis donc content de donner mon pouce à FedEx pour cette pub.

Naming Rivers

La carte “Naming Rivers” montre comment différents facteurs culturels et linguistiques ont influencé le nom des caractéristiques géographiques des États-Unis. De nos jours, on parle d’un “monde sans frontières” mais c’est manifestement faux puisque les choses auxquelles nous nous confrontons chaque jour sont toujours influencées par les mouvements irréguliers de diverses populations à travers le temps.

La collaboration scientifique dans le monde

Cette carte, inspirée par celle sur les connections Facebook (cf. supra), démontre la domination de quelques pays dans la production scientifique et le caractère limité des collaborations entre États.

Ce modèle est repris dans de nombreuses bases de données. Il est une nouvelle illustration du fait que l’ “international” ne désigne souvent qu’une minorité de pays.

La carte Twitter des langages d’Eric Fischer

J’aime vraiment ces cartes, pour leur réalisation mais aussi pour leur démonstration. Elles indiquent que les frontières linguistiques et nationales peuvent aussi être visibles sur Internet. Il y a également une tendance à la cartographie raffinée des données de Twitter, c’est donc l’occasion d’en avoir une perspective globale.

10 ans d’accidents de la route en Grande-Bretagne

On dit souvent que la voiture n’aurait jamais été autorisée si elle devait respecter les critères actuels de santé et sécurité. Avec des cartes comme celle-ci, il et facile de comprendre pourquoi. ITO World a fait preuve d’intelligence dans l’usage des icônes, en allant plus loin que les simples repères sur une carte.

La hauteur de la vague


Cette année a été marquée par un tremblement de terre dévastateur au Japon, suivi d’un tsunami qui a frappé ses cotes. NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) a réalisé une série d’excellentes cartes et visualisations pour aider à placer et à expliquer les événements. La carte montre la hauteur probable de la vague. Je l’ai trouvée intéressante car elle indique à la fois l’étendue des vagues et leur forme, sorte de tentacules encerclant la Terre.

Petite histoire des fuseaux horaires

Les bonnes cartes permettent d’informer et j’ai trouvé que le globe interactif de la BBC était une excellente manière d’en savoir plus sur les fuseaux horaires. La BBC est devenue de plus en plus ambitieuse dans ses réalisations et je pense qu’elle s’est surpassée avec celle-ci.

xkcd : Quelle projection êtes-vous ?

Cette réalisation saisit parfaitement les différents avis sur les nombreuses façons de projeter une carte. Vous avez peut-être deviné à la lecture des premières lignes de ce billet que les projections sont décisives et souvent considérées comme trop complexes pour qu’on s’en occupe.


Billet initialement publié sur Spatial Analysis et en version originale sur Owni.eu.

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