Futur du journalisme: ce qu’en pense le créateur de Google News

Le 16 juin 2010

Le créateur de Google News, service souvent décrié par les journalistes, expose sa vision de l'avenir du métier.

Adaptation / traduction d’un article de The Next Web.

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Le créateur de Google News, Khrishna Barat, a donné un discours sur sa vision du journalisme, lors d’une conférence donnée à l’université de Stanford.

On le sait, Google News est régulièrement pointé du doigt par les patrons de presse et les rédactions (on pensera évidemment à Murdoch et autres Joffrin). Lancé en 2002 et depuis devenu un des services phares de la firme de Mountain View, il est désormais accusé de voler le contenu des journaux et de s’approprier la manne financière engendrée par le trafic.

Khrishna Barat revient lors de cet entretien sur les origines du service, sa place dans le journalisme contemporain mais surtout le rôle qu’il peut jouer à court et moyen terme dans un écosystème journalistique en mutation.

Malgré les inquiétudes légitimes quant à son avenir proche, Khrishna Barat est convaincu que le journalisme professionnel est encore vivant et bien parti pour le rester. Voici donc selon lui quelques unes des grandes directions que pourrait prendre la profession dans les prochaines années.

Clarté sur le rôle de tous les organes de presses

Il croit dur comme fer à la spécialisation (autant géographique que thématique) des éditeurs en ligne, d’où une nécessaire clarification sur le rôle de chacun.

Un usage accru des réseaux sociaux

Même si la plupart des éditeurs et des journalistes ont pris conscience de l’utilité des réseaux sociaux dans le cadre de leur travail, Bharat est convaincu que leur usage va encore s’intensifier dans le futur.

Un “packaging” et un paiement plus efficaces

Les gens ne paieront plus seulement pour accéder à l’information, mais également pour y accéder plus rapidement, la retrouver plus facilement et via des moyens de paiements simplifiés, sous-entendant que la monétisation du contenu reste – même pour Google – une des clefs du journalisme en ligne.

Des pubs plus intéressantes

Selon lui, il faut que la publicité évoluent vers une meilleure compréhension du marché afin de proposer des contenus plus en phase avec le lectorat d’Internet.

Des packaging mieux étudiés

Plus vague, il évoque également la possibilité pour l’utilisateur d’accéder aux contenus depuis un grand nombre de sources différentes, en les pondérant avec ses centres d’intérêts. Une sorte de Google Reader amélioré, en quelque sorte.

On pourra ajouter deux caractéristiques supplémentaires :

L’utilisation d’applications tierces pour accéder aux contenus informationnels va continuer à se généraliser.

Cela implique évidemment de nouvelles difficultés pour monétiser un contenu visionné et consommé ailleurs.

Les applications

Qu’elles soient purement Internet, sur tablette ou sur smart phone, les applications joueront un rôle central. Les éditeurs qui auront choisi le modèle du mur payant espéreront que les utilisateurs accèdent à leurs contenus via leurs propres applications. Pour ceux qui diffusent librement leur contenus, on verra probablement émerger un système d’applications agrégatives.

Il est intéressant de connaître le point de vue de la firme californienne sur un domaine qu’elle a contribué au bouleverser. Même si cette vision n’est pas surprenante : il ne fallait pas s’attendre à ce que Google donne du grain à moudre à ses plus fervents détracteurs en annonçant la mort du journalisme.

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Traduit et adapté de The Next Web.

A lire également sur la soucoupe : Google prétend toujours sauver le journalisme et la mutation Android de Google.

Crédit Photo CC Flickr : keso.

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