OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 [edito] France: round b fever! http://owni.fr/2011/03/31/edito-france-round-b-fever/ http://owni.fr/2011/03/31/edito-france-round-b-fever/#comments Thu, 31 Mar 2011 06:36:34 +0000 Nicolas Voisin http://owni.fr/?p=54329 NDA : ceci est un édito « Jean-Claude Vandamme compatible ». Il mélange allègrement les langues, car il tente un mix des cultures qui exige un minima de gymnastique linguistique ;-)

Légende

Sustainability : rentabilité ou profitabilité, au sens d’un modèle économique qui permet l’équilibre et tend à le rendre durable. Le modèle fondamental d’une économie traditionnelle.

Scalability : aptitude d’un produit ou d’un modèle économique à devenir exponentiel en terme de marges générées. Souvent similaire d’absence de modèle de revenus au départ et de pertes durables, il est une norme dans le numérique (ex : logiciels et services à coûts fixes voire faible et marché considérable)

VC : Venture Capitalists, les grands frères des Business Angels, c’est à dire les représentants des fonds d’investissements, ici dans leur acception américaine.

Round : tour de table, au sens d’une ouverture de capital à des investisseurs. Dans le langage courant on parle de levée de fonds, en général synonyme d’une augmentation de capital par émission d’actions nouvelles souscrits par des investisseurs aptes à capitaliser une société.

PME : « une société qu’il faut aider » (Benjamin Bertrand, Philippe Bodénez et Etienne Hans [PDF] ;-)

Simplexification : Google et Wikipedia [en] sont vos amis!

La « sustainability » a un prix

Racontez à un VC, américain par exemple, que votre société est rentable. Il comprendra “je ne vais pas faire de big deal”. Racontez lui comment vous êtes rentables – en étant innovant, en expérimentant, en testant des marchés et des modèles économiques que n’ont pas investi vos concurrents – ici la vente de contenants, c’est à dire des sites, webapp, du datajournalism et autre lignes de codes open-source – et il vous répondra “je n’ai rien compris. c’est trop complexe”.

C’est, en creux, une partie de ce que nous avons compris à SxSW, où nous étions en finale. Les VC d’Austin n’investissent pas en Californie. Et ceux de San Francisco rarement à Palo Alto. Ils investissent de plus en plus « à 10 miles ». Pour passer au petit dej. La « scalability » est leur unique grille de lecture. Et ils avancent et « montent » à bord round après round. Nous étions en finale de l’un des principaux accélérateurs au monde dans notre écosystème news + technology (« news technology related » gagné par Storify, où nous étions la seule société non américaine finaliste) et nous avions bien l’intention d’en profiter pour tester notre discours avec les ” VC US”.

Fessée cul-nul et leçon de vie

Nous sommes européens. « Sustainable » et fiers de l’être. Ils sont américains. « Scalable » au prix de “fail quickly”… Et bornés à le demeurer. C’est ainsi que l’on finance des Google, Twitter, Facebook ou… Quora. Et une bulle de naître ces jours-ci! Une bulle faite de développeurs sans marketeux, d’algorithmes sociaux sans contenus à valeur ajoutée, une bulle de jeux, de « persocialisation » et d’hyperlocal géo-augmenté, enfin une bulle, plein de buzz-words et autres killer concepts à base d’apps – jamais universelles :)

Cette spécificité est vertueuse!

Une philosophie de la vertue créatrice ? La spécificité du marché européen, caractéristique des entreprises et PME françaises – la recherche absolue de « sustainabilité », d’équilibre – lié à la difficulté à se financer par la dette, bancaire, et à l’étroitesse extraordinaire du maillage financier de l’innovation – qui plus est dans le numérique et de manière caricaturale dans les contenus web – cette spécificité n’est pas seulement une faiblesse. Ce modèle est aussi vertueux. Il permet les réglages, les faux départs, la construction par agrégation de talents, l’innovation contrainte, par les moyens, par la quête de la rationalité. On fait pire accompagnement de “start-up”.

Mais ce modèle a besoin d’investisseurs qui interviennent une fois le modèle démontré ! Ce n’est pas le cas du modèle français, riche de “business angels” de “round a” (de premier tour de table à des valeurs minimalistes) mais extraordinairement pauvre de fonds et d’acteurs industriels de “round b” c’est à dire montant au capital après démonstration du modèle économique (en année 2 ou 3 en rythme normal) pour soutenir la quête de « scalabilité », de gains de marges à potentiel exponentiel quand il s’agit du numérique. En « round c », pas de soucis, vous pouvez dialoguer avec des investisseurs à plus de 10 miles. Ça tombe bien, car il n’y a pas d’acteur véritablement innovant (et couillu !) de « round c » en France non plus.

Le modèle européen a besoin de ses VC !

La « scalabilité » et le « focus » sont à ce prix

Si vous voulez rendre « scalable » votre activité, encore faut il en avoir testé les diverses facettes et les opportunités comme les effets de bords de certains arbitrages. Être focus est le temps 1 en économie de type américaine. C’est le temps 2 en économie de type européenne. Préjuger de la valeur de l’un des modèles sur l’autre serait souvent se tromper. Et paradoxalement laisser trop peu de chance à l’erreur constructive (nous tirons plus d’enseignements de nos erreurs que de nos justes intuitions ;)

« Scalability » is a « simplexification » process

Il ne parait pas aberrant de devoir passer par une alchimie économique complexe, expérimentale, qui a besoin d’être « sustainable » afin d’identifier de façon agile ses opportunités de croissance. C’est ce processus de simplification, de reconcentration sur son cœur d’activité, de spécificité et de valeur ajoutée, qui passe par une étape initiale complexe qu’exige le modèle français. Revendiquons-le !

Pour être « focus », d’abord être expérimental!

Tout est dans le titre. Le modèle US qui sait financer l’innovation et la « scalabilité » ne sait pas offrir de chance à des expérimentations qui dépassent les seules entreprises qui les mènent et peuvent bouleverser leur paysage, leur écosystème, positivement. A l’inverse cette économie casino (?) sait créer des Napsters qui agissent tels de puissants tsunamis. Combien de Napsers pour des milliers d’OWNI ? Combien d’expérimentations qui puissent être ET d’intérêt public ET « sustainaible » (être rentable est déjà rare dans notre paysage !) ET « scalable » à terme (le vrai défi pour “l’information augmentée”) ?

Pour être « scalable », d’abord comprendre où sont les FBI

La FBI c’est la « Faculté Brute d’Investissement », expression inventée à la soucoupe, mêlant actif comptable et marge d’exploitation réelle, qui mesure l’aptitude, brute, comme son nom l’indique – c’est à dire avant arbitrages stratégiques – à financer de l’innovation de façon endémique. Avant de tenter de décliner et de proposer en B to C une offre, je pense sincèrement que l’élaborer de façon transversale et didactique avec une cible fortement B to B n’est pas le pire des chemins. La preuve s’il en fallait une : nous sommes encore là. Et vous aussi !

Pour être d’intérêt public, d’abord être indépendant ;-)

Je vais finir par mon point #anarnaute, l’édito du mensuel étant le seul lieu de cet exercice cathartique, en re-précisant ce qu’est un éditeur de presse (“celui qui prend soin” d’après la définition du dictionnaire de l’académie française, de 1762) au sens fondamental de cette expression à connotation juridique : un éditeur de presse est une entreprise bicéphale qui associe des talents en deux pôles, l’un est une rédaction qui dans le meilleur des cas se pose des questions d’intérêt public, et l’autre une société profitable, qui dans le meilleurs des cas tire son indépendance de cette profitabilité. Tout est ici résumé. L’indépendance est garantie par cette « bicéphalité ».

Un projet de média qui serait seulement « scalable » serait « VC compatible », mais est-il alors gage d’indépendance ? Je crois foncièrement le contraire – comprenez : je crois que le contraire est davantage gage d’indépendance. Non pas la pauvreté, mais la recherche de l’équilibre lors de la phase de constitution. Deux mois parfois. Près de 3 ans dans notre cas. Cinq ans en comptant “les années blogs” et 1 an et demi en ne regardant notre histoire que depuis la naissance de la seule soucoupe OWNI.

OWNI’s growing

On a appris à SxSW. Appris notamment à répondre à cette question : « comment t’es scalable ? ». Une réponse à base de livres électroniques (des ebooks et notamment des ebooks augmentés) et d’apps, de webapps universelles – question de religion – mais d’apps iPad aussi, de Push encore, de “niquer Murdoch” enfin – par pragmatisme il paraît. On a appris qu’il ne fallait pas tenter de cloner OWNI.fr aux Etats-Unis mais qu’il nous fallait tenter de conquérir de nouveaux territoires, avec de nouvelles cartes, et un modèle dédié à ce western.

Simplexifier

Nous allons réaliser outre-atlantique une/la killer app ipad de datajournalism que nul n’a encore délivrée, le seul média conçu pour l’iPad qui embarque des contenus réellement augmentés…

… Et non des photos du chien le plus riche au monde – paix à ton âme, Rupper :)

De SxSW à Marie Christine

Cet article est dédié à Marie-Christine, qui se reconnaîtra, et qui avant les Texans nous avait posé les bonnes questions. Mais le contexte est roi. Cet article est aussi dédié à Xavier, qui a gagné au Texas et passé sa nuit à faire autre chose que de boire. Le modèle français en fut troublé – et le contexte empereur :-)

Cet édito est également dédié à Google, Wired, Actuel, et à Pierre, entre autres !

Dans les semaines qui viennent OWNI souhaite boucler sa seconde levée de fonds, son “round b”. Dans les mois qui suivent nous ouvrirons le « round a » de notre première filiale, américaine. Comme à chaque étape de nos joies et de nos batailles, nous vous tiendrons informés de ce que nous apprenons, en marchant. Non sans passion!

Retrouvez:

- l’article contant notre première aventure américaine (et le prix d’excellence générale en journalisme online, à l’ONA – Washington)

- Tous les éditos de la Soucoupe

- SxSW sur OWNI

Extrait du document de présentation de la stratégie d’OWNI (France – USA – 2011) / CC 22Mars SAS.

Illustrations CC FlickR par alykat, Visualist Images, • ian

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Success Stori-fy http://owni.fr/2011/03/17/success-stori-fy-storify-sxsw/ http://owni.fr/2011/03/17/success-stori-fy-storify-sxsw/#comments Thu, 17 Mar 2011 12:46:17 +0000 Damien Van Achter http://owni.fr/?p=51965

Crédits photos CC FlickR par Providence Public Library

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SXSW: un petit air de country http://owni.fr/2011/03/15/sxsw-un-petit-air-de-country/ http://owni.fr/2011/03/15/sxsw-un-petit-air-de-country/#comments Tue, 15 Mar 2011 07:56:15 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=51171 Cette semaine se tient le grand rassemblement international SXSW (South by SouthWest). Entre musique, cinéma et nouvelles technologies, l’évènement a su conquérir les acteurs et amoureux de ces univers. Son site internet ainsi que de nombreux articles sont déjà revenus sur ses 25 premières années d’existence. Fort de cette longévité, SXSW est désormais un événement incontournable. Lors de sa première édition en 1987 alors consacrée à la musique, ses instigateurs accueillirent 700 participants au lieu des cent initialement prévus, démontrant dès lors son intérêt.

Afin de célébrer à notre manière les vingt-cinq ans d’un des plus grands festivals au monde, nous avons décidé de revenir sur le contexte culturel dans lequel il a vu le jour.

Ce texte est largement inspiré d’un livre : Mainstream de Frederic Martel, dans lequel l’auteur fait le tour du monde pour essayer de comprendre ce qui devient mainstream et pourquoi. Au cours de son chapitre consacré à “l’invention de la pop music”, Fréderic Martel fait alors un passage à Nashville : centre stratégique incontournable pour l’industrie de la musique aux Etats-Unis, avec New York et Los Angeles.

Si Nashville est incontournable pour les Américains (le marché de la country est estimé à 10% des ventes de disques et de numérique aux Etat-Unis), elle reste plus ou moins inconnue par le reste de la planète. La musique historiquement légendaire qui est produite dans la région centrale Sud des Etats-Unis, s’exporte mal et reste le fruit d’une tradition locale. Définie par certains comme la poésie des Etats-Unis, il semblerait que la nature populaire et traditionnelle de ces musiques peine à se faire adopter par le monde comme le R’N’B, le rock ou la pop l’ont été.

Nashville, un centre névralgique pour l’industrie musicale aux Etats-Unis

Depuis les années 1960, Nashville représente le deuxième point stratégique et incontournable pour l’industrie de la musique après New York. De grands labels y ont installé des bureaux même si les tâches administratives et juridiques sont traitées aux sièges situés à Los Angeles et New York.

Nashville est considéré comme le berceau de la musique country. Situé entre le Kansas, l’Arkansa et le Mississippi, le “delta” est une zone inondable qui facilite la culture de coton. Les esclaves et les immigrés anglo-irlandais s’y installent et une culture originale naît de cette nouvelle mixité. Le blues (Musique noire) et la country (Musique blanche) se fréquentent et se chamaillent. Ces musiques, défendues par des musiciens de cultures différentes, ne cessent de se croiser.

L’âge de l’enregistreur et de la radiodiffusion métamorphose la vie des musiciens à la fin du XIXème siècle. La Country Music va alors connaître un extraordinaire rayonnement. L’industrie du disque recherche de nouveaux genres musicaux dans le sud, où il existe déjà un foisonnement musical. Il fallait un berceau à la Country Music, ce sera Nashville, surnommée plus tard la “Music City“.

Cette ville devient alors un véritable point de ralliement pour tous les musiciens américains proches de cette culture. Elvis Presley y a enregistré de la musique en studio. Johnny Cash, le célèbre chanteur en noir, emblème de la musique country, originaire de Kingsland, Arkansas meurt le 12 septembre 2003 à Nashville, Tennessee. Bob Dylan y enregistre plusieurs albums, accompagné par des musiciens locaux, dont le mythique Blonde On Blonde ou encore Nashville Skyline.

A l’intérieur de Nashville, un quartier va devenir le centre de toutes les préoccupations. Music Row est situé entre la 16ème et la 17ème avenue. Ce quartier est baptisé le Music Square East et c’est “l’adresse où il faut aller à Nashville pour trouver les sièges des majors, les studios d’enregistrement et les bureaux des télévisions musicales.” (Mainstream)

Né au début du XXe siècle, la country est d’abord la musique du monde rural blanc des États-Unis. Ce courant va subir diverses influences, parmi lesquelles le blues, et donner lieux à différents styles : le country-blues, le bluegrass, le country-western ou encore le country-rock.

Blues vs. Country

Le blues, c’est la musique des classes populaires noires, comme la country est la musique des classes populaires blanches. (Shelley Ritter – directrice du Delta Blues Museum, pour Mainstream)

Clacksdale est une petite ville du Nord-Ouest du Mississippi. Cette ville a été très importante pour le blues et de nombreux musiciens tels Sam Cooke, Junior Parker, Bukka White, Son House, John Lee Hooker, Jackie Brenston, Ike Turner, Eddie BoydWillie Brown et Johnny B. Moore y sont nés. Mais l’histoire de la musique blues y a plus ou moins été effacée à l’exception du petit musée touristique, le Delta Blues Museum. A l’époque, le blues n’est pas vraiment considéré, sûrement à cause du racisme ambiant propre à cette période. Il n’en reste pas moins une influence importante pour les musique interprétées par les blancs.

Blues et Country Music, naissent, grandissent et prospèrent sur le même terreau : le spleen et l’engagement. Au fil des ans, ces deux sœurs ne cesseront d’échanger leurs bons procédés et leurs meilleurs champions : Ray Charles le “countryse” d’un coté, et Willie Nelson le “jazze” de l’autre.

Quand le blues se joue dans des “juke joints”, la country, elle, se joue dans des “Honky tonks”. Toutes deux sont des musiques faites par et pour les classes populaires. La country-music a débuté comme une musique partagée par des musiciens noirs et blancs. Ces deux genres constituaient des musiques partageant des valeurs sociales semblables, parmi lesquelles le courage et la solidarité.

Malgré une structure harmonique bien définie, le blues est une chronique autobiographique et poétique, plus focalisé sur les paroles que la musique. Elle décrit la complaintes des esclaves, exploités par les émigrés/colons européens, toujours entre humour et mélancolie.

La country, elle, prend ses origines dans les Apalaches. Débarqués aux Etats-Unis en 1734, les premiers émigrants irlandais, anglais, gallois, écossais et espagnols on pour but de conquérir le nouveau monde et refaire leur vie. Le violon irlandais, le dulcimer allemand, la mandoline italienne, la guitare espagnole et le banjo africain sont les instruments les plus communs. Les interactions entre les musiciens issus de groupes ethniques différents feront naître ce genre unique qu’est la country.

La country est au centre de toute une économie. Embrassé par l’industrie de la musique, ce genre musical sera copié, modifié et verra même naître un grand nombre de dérivés nommés par les gourous du marketing. Du blues country en passant par le Hill Billy, le psychobilly, le rockabilly, la soul country ou encore le bluegrass, la country s’inspire et inspire, mais reste le représentant d’une culture locale et rurale qui pour la plupart d’entre nous reste une musique de “cowboy”.

Le blues et la country sont donc toutes deux décrites comme étant la poésie des Etats-Unis. L’une bénéficiant des stratégies de l’industrie musicale, l’autre restant une source d’inspiration importante pour la première. Pour Brenn Beck, pillier du groupe Left Lane Cruiser (que vous pouvez écouter sur OWNImusic), quand on lui demande quelle est selon lui la différence entre ces deux genres, il nous répond qu’ils ont toujours évolué côte à côte. Le whisky et les travaux physiques éprouvés par les deux communautés ont toujours inspiré ces genres. Par conséquent, la seule chose qui différencie l’un de l’autre est la couleur de peau de ses instigateurs.

Une autre chose qui contribue à relier ces deux style est la source très rurale de ces musiques. A contrario, le jazz est intrinsèquement une musique plus urbaine. C’est ainsi que la soul et le R’N’B produits dans le Tennessee dans les années 1950 ont vu leurs labels s’installer à New York et Los Angeles dès les années 1970.

La country est une musique très enracinée dans la vie locale. On l’écoute à la radio, mais on la joue aussi dans les “honky tonks”, les petits bars traditionnels blancs, un peu comme on fait le blues dans les “juke joints”, les petits bars du Sud Américain rural et noir. C’est pour ça qu’elle s’exporte mal, elle est trop locale [...] On ne vend pas de country à Londres, par exemple, c’est trop urbain. (Luke Lewis, PDG d’Universal music à Nashville pour Mainstream)

Gospel vs. Christian music

Fortement imprégnée par des musiques populaires, cette région du sud des Etats-Unis voit pourtant émerger deux styles musicaux très différents : le Gospel et la Christian Music (Gospel pour les blanc, souvent surnommé le “Southern Gospel”).

Au fond, nous faisons partie de la musique gospel. On pense souvent que le gospel est une musique noire, mais c’est d’abord une musique chrétienne. Et nous, nous faisons de la musique chrétienne qui est simplement blanche. (Dwayne Walker, Directeur du département artistique de Light Records, label spécialisé dans la musique Christian pour Mainstream)

Quand nous demandons à Benn Beck de nous expliquer la différence entre les deux genres, il nous répond que la différence majeure c’est que le gospel a une âme alors que la musique chrétienne émane d’une intention commerciale. La musique blanche est moins sujette à polémique que la musique noire et c’est en ce sens que l’industrie jette son dévolu sur le country et invente la christian music. Le Gospel reste à 99% noir quand la musique chrétienne reste à 99% blanche même si, à Nashville, la Gospel Music Association est le lobby officiel à la fois pour le gospel noir et la musique chrétienne.

A l’instar de la country, la “Christian music” se subdivise en de nombreux courants : Christian rock, southern gospel, jesus rock, god rock, gospel rock, christian rap et même rock “inspirationnel”. Nashville est connue pour être l’une des villes Américaines comptant le plus d’églises au kilomètre/carré. Au point même que l’on appelle cette région la “bible belt”, la région de la bible.

Encore une fois, la différence majeure entre le gospel et la musique chrétienne reste une histoire de couleur mais l’une et l’autre sont intrinséquement liées, l’une étant exploitée officiellement, et l’autre inspiratrice des musiques à destination commerciales.

En explorant tous les paramètres des musiques du sud des Etats-Unis, nous essayons toujours de comprendre pourquoi SXSW s’est installé à Austin plutôt qu’à Nashville et nous devons admettre que la raison de cette délocalisation reste assez mystérieuse à nos yeux même si quelques éléments pourraient expliquer ce phénomène.

Pourquoi SXSW est-il à Austin?

L’industrie de la musique ayant choisi comme centre Nashville, on se demande pourquoi Louis Black, Roland Swenson et Louis Meyers ont décidé de monter le fameux festival à Austin.

Un des éléments a priori des plus pertinents reste que Nashville est une ville de compositeurs, LA ville de la musique enregistrée, alors que SXSW est surtout un festival de “musique vivante”. Les mécanismes de l’industrie, à l’instar de ceux de la Motown, ont été adoptés à Nashville. Des éditeurs trouvent des compositeurs et des maisons de disques alors que des labels font interpréter les compositions et exploitent les versions enregistrées. Nashville a toujours fonctionné de cette manière et reste à priori une ville de compositeurs et de musiques enregistrées.

“L’éditeur est l’élément central de l’industrie à Nashville et les maisons de disque possèdent d’abord, et avant tout, le répertoire.” (Eddie de Garno, le PD-G d’EMI-Christian group Music Group pour Mainstream).

Quand nous posons la question à Frederic Martel, auteur de De la Culture en Amérique et Mainstream, il répond : “Nashville c’est vraiment la musique enregistrée chrétienne et country ; pas trop les concerts. Austin c’est beaucoup plus les concerts et aussi plus le rock et le blues, bref autre chose.”

Nous pensons cependant que la réunion de plusieurs paramètres indispensables au succès d’un tel festival contribuent à ce que cet évènement soit situé à Austin plus qu’à Nashville.

On the top of the list, Austin, en plus d’être la ville d’origine de nombreux musiciens tel Willie Nelson ou Janis Joplin, est aussi un berceau de la haute technologie. On surnomme même cette région la “Silicon Hill”. Parmis les plus gros employeurs d’Austin, on peut citer 3M, Apple, Hewlett-Packard, Google, AMD,Applied Materials, Cirrus Logic, Cisco Systems, eBay/PayPal, Hoover’s, Intel Corporation, National Instruments, Samsung Group, Silicon Laboratories, Sun Microsystems ou encore United Devices, ce qui, justifie largement la mise en place de SXSW interactive, au sein de ce même festival originellement destiné à la musique. Des milliers de diplômés en informatique ou en ingénierie sortent chaque année de l’université du Texas à Austin et constituent une source stable d’employés pour la ville. Perturbés par la sphère Internet dans les années 90, les fondateurs de SXSW avaient-ils déjà préssenti le rapprochement inévitable qui devait avoir lieu entre les nouvelles technologies et les industries culturelles ?

Les quelques 4000 universités des États-Unis forment les publics de demain, irriguent artistiquement des régions entières avec leurs 700 musées, 110 maisons d’édition et 3500 bibliothèques, dont 65 possèdent plus de 2,5 millions d’oeuvres chacune et 2300 Performing Arts Centers.

Ceci peut aussi expliquer cela. Austin, largement peuplée d’étudiants fait de cette capitale une ville propice au développement culturel et en particulier au développement du live et…explique une certaine passion pour le rock, plus contemporain, la musique du chaos où toutes les influences sont permises.

Autre élément, la ville a toujours été réputée pour ses clubs et bars squattés par les Généraux pendant la guerre civile dès le 19ème siècle. Aujourd’hui, gouvernement général des Etats-Unis, est l’un des plus gros employeurs d’Austin, connue pour être une ville cosmopolite et fêtarde où le mélange des genres est ainsi permis et le lourd passé de l’appartheid s’y trouve obsolète.

Austin, ville des Etats-Unis, où le ministère de la culture est nulle part mais la vie culturelle partout, montre encore une fois ce que l’industrie peut apporter à la culture. Alors que le secteur musical en France fait sans cesse appel au gouvernement pour régler ses tracas internes. Un système où la loi du commerce régit les cultures, on n’en voudrait pour rien au monde. Pourtant, alors que le monde est en crise, SXSW bat son plein et le dynamisme des secteurs culturels et de l’innovation est certain. Things to think about.

Article initialement publié sur OWNImusic

Crédits photos CC flickr :City On Fire, bluestuff1966; Peat Bakke; pixajen; eric veland

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Découvrez Cheyenne by Left Lane Cruiser http://owni.fr/2011/03/14/decouvrez-cheyenne-by-left-lane-cruiser/ http://owni.fr/2011/03/14/decouvrez-cheyenne-by-left-lane-cruiser/#comments Mon, 14 Mar 2011 17:26:22 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31077 Alors que le festival international SXSW (South By Southwest) a ouvert ses portes le 11 mars et se prolongera jusqu’au 20, nous avons voulu en profiter pour remettre la culture musicale du centre-sud de l’Amérique sous les projecteurs. SXSW, c’est à Austin, Texas que ça se passe. Situé à quelques centaines de kilomètres de la Nouvelle-Orléans en Louisiane, de Memphis ou de Nashville dans le Tennessee, de Clacksdale dans le Mississipi ou encore Little Rock dans l’Arkansas, Austin appartient à une région dont le foisonnement culturel est certain. Vous pourrez trouver plus de détails quand à l’histoire musicale de cette région ici.

Mais finalement, quoi de mieux que la musique pour illustrer notre propos ? C’est en ce sens nous vous avons sélectionné un titre des Left Lane Cruiser composé de Brenn Beck (harmonica, voix et batterie) et Fredrick “Joe” Evans IV (slide guitare et voix). Tous deux sont signés par Keith Malette (interviewé pour l’occasion), fondateur du label légendaire Hillgrass Blubilly qui, comme son nom l’indique se fait le gardien des genres et de leurs croisements le Hillbilly, le bluegrass et le blues. Cheyenne, c’est la toute première chanson que le duo ait composé, c’est l’histoire d’un coup de foudre, que nous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui.

Interview Left Lane Cruiser :

Pourrais-tu nous raconter l’histoire de Left Lane Cruise ? Quelles sont vos influences ?

J’ai connu la femme de Joe longtemps avant de le rencontrer. Elle nous a présentés puis nous avons commencé à jouer. Ce premier jour, le courant est passé. Nous avons en fait écrit Cheyenne ce jour là. C’est la toute première chanson que nous avons écrite. Nous avons aussi beaucoup joué de R.L Runside ce jour là. Joe et moi sommes tous deux de grands admirateurs de Fat Possum Records. R.L Burnside, Junior Kimbrough, T-Model Ford. Nous avons aussi grandi avec le rock classique.

Comment en êtes-vous arrivés à la musique? et au blues?

La musique fait partie intégrante de nos deux familles. Mon père joue de la batterie alors j’ai grandi en jouant sur ses kits. Pendant des années j’ai eu un groupe avec mon oncle et mes cousins. Joe a aussi grandi entouré de musique. Son père avait l’habitude de lui jouer de la guitare quand il était enfant. La musique coule dans nos veines depuis longtemps. En ce qui concerne le blues…eh bien pourquoi pas ?

Peux-t-on dire que le mix que vous représentez “Blues / Garage / Punk” soit la conséquence de ces genres ce soient mondialisés et sont donc plus accessibles?

J’imagine qu’on peut dire ça. On voit clairement de plus en plus de groupes essayer différents mélanges et différents genres. Pour nous, il se trouve que nous adorons les trois genres, ils se retrouvent donc tous dans notre musique.

Quel est la différence selon vous entre le blues, la country, le gospel et la musique chrétienne ? Chaque communauté a-t-elle tendance à rester séparée ou les mélanges sont-ils de plus en plus fréquents ? Si oui depuis quand ?

Man, ça fait longtemps que le blues et la country dansent ensemble ! Les deux sont imprégnés de whisky et de travail harassant. J’imagine que la country à toujours eu tendance à être plus “blanche”. Comme tous les genres, ils se sont inspirés de ce que les vieux loups du blues faisaient. Mais bon, eux aussi ont du s’inspirer de quelqu’un d’autre. La différence entre le Gospel et la musique chrétienne, c’est que le gospel a une âme. Les gens jouent du gospel pour évoquer une sorte de connection spirituelle. A mon avis, les gens qui joue du rock chrétien le font pour l’argent d’après un concept qui est exploité depuis longtemps.

Quel est votre ressenti par rapport à internet ? L’utilisez-vous à des fins personnelles ? Le blues y survivra-t-il ?

Internet, c’est génial. Personne ne saurait qui on est si internet n’existait pas. Le blues survivra toujours. Il y aura toujours des puristes qui aiment jouer les mêmes 12 mesures à l’infini. Mais ce qui intéressant à mes yeux, ce sont les gens qui poussent le blues à au delà de ses limites et qui l’amènent à un niveau supérieur.

Depuis que vous avez commencé à jouer, quels sont les changements majeurs que vous avez observé dans l’industrie, dans le style que vous jouez et plus généralement, dans votre région?

On note clairement un plus grand enthousiasme et une plus grande conscience du genre. Il y a 5 ans, quand on parlait de R.L Burnside, personne ne savait de qui il s’agissait. Maintenant, les gens se battent pour faire des covers de R.L. C’est aussi, le grand retour du vinyl. Les gens préfèrent un vinyl qu’un CD ou un téléchargement.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La plupart des grands labels ayant leurs siège à Nashville, comment expliquez-vous qu’il y ait une scène aussi active à Austin?

Keith Mallette (du label Hillgrass Bluebilly Records). Pour nous, c’est aussi simple que ça.

Qu’est que SXSW signifie pour toi?

Une belle exposition. Nous avons toujours beaucoup profité du fait de jouer à SXSW. Tout le monde y est, alors aux concerts on voit toujours des gens qu’on avait jamais vus avant.

Interview Keith Malette de Hillbilly Bluegrass :

Pourrais-tu nous raconter un peu l’histoire de Hillgrass Bluebilly?

Nous sommes le premier mouvement “punk roots” à s’être fait connaître en tant qu’agence de communication, tourneur et maison de production. Nous avons une mission : être le meilleur tremplin, et proposer les meilleurs deals ! Nous sommes des hommes, nous vous traitons comme des hommes, nous vous parlons comme des hommes. Nous sommes là pour vous défendre et vous protéger, nous sommes aussi là pour vous nourrir et vous permettre de vous réaliser.

Quelle est la vision de Hillgrass Bluebilly ? Qu’est que vous défendez?

Ha ha, vous avez un train d’avance sur moi ! Je vous ai à l’oeil ! Notre vision est de représenter, tenir le sol, et de TOUJOURS sortir de bons disques, du début à la fin, pas d’excuses. C’est ça le vrai deal. C’est naze que je doive instaurer cette règle moi-même, mais je suis soutenu. C’est une bataille quotidienne mais en fin de compte ça n’est pas le but en soi. Je sens que nous défendons une conduite, une lutte, de la passion et les mouvements de l’âme et du coeur, de la determination, une unité spirituelle de l’incontrôlable, incontestable, dangeureuse, une molécule brute & primaire.

Quelles sont les principales différences marketing entre les genres que vous défendez?

Les préférences personnelles des gens, les contenus, les contextes et l’orchestration. Certains fans ont besoins de pleurer… d’autres ont besoin de remuer leurs fesses.

Vos auditeurs vous suivent-ils sur le web ? Réussissez-vous à toucher plus de monde grâce à internet? Comment votre label s’est-il adapté à ce nouveau medium?

Le nouveau medium nous a adopté. Je me souviens d’avoir ouvert tous les comptes myspace de tous les artistes du label et d’autres comme Weary Boys, Joe Lewis et plusieurs autres… La rue nous aide beaucoup, mais internet à beaucoup compté pour nous… comment pourrait-il en être autrement ? Mais je suis prêt à retourner dans la rue et j’ai déjà prévu deux trois trucs qui nous le permettra cette année.

Quels sont les pays où vous exportez le plus?

L’Allemagne, l’Australie, la France, l’Amérique…nous avons une diffusion plutôt homogène en fait.

Certains acteurs prétendent que la musique chrétienne et le blues sont à deux doigts de devenir mainstream, pensez-vous la même chose?

Le blues est un sujet délicat, quel genre de blues devient mainstream? Aux Etats-Unis, on s’attend à ce que la communauté blues se meure petit à petit. La moyenne d’âge de ces acteurs est à plus de 46 ans, alors il ne faudra pas longtemps avant que ce soit fini. Nous, nous sommes dores et déjà placés de manière stratégique dans les conseils d’administration et en tant que dirigeants de certaines de ces communautés, ce qui signifie qu’il existe encore de quoi se battre. Peut-être restera-t-il des acteurs qui sait ? (rires).

Qu’est ce que SXSW signifie pour vous ?

C’est plutôt, “qu’est ce que je signifie pour SXSW?” !

Sur la même thématique et dans le cadre du focus sur le folklore Américain, vous pouvez lire les articles suivants sur OWNImusic :

- OWNI X SXSW : un petit air de country

- Découvrez I Don’t Wanna by Eric Bling

- Le blues vu de l’hexagone

Crédits photos CC flickr : Jackie Kingsburry; Insomnigrass, waltarrrrr ; crédit cover : Anderson Design prettygoodposters.com

Retrouvez Left Lane Cruiser sur Facebook.

Visitez le site de Nayati Dreams, distributeur officiel et exclusif de Hillgrass Bluebilly en france.

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How French Site OWNI Profits by Giving Away Its Content http://owni.fr/2011/03/14/how-french-site-owni-profits-by-giving-away-its-content/ http://owni.fr/2011/03/14/how-french-site-owni-profits-by-giving-away-its-content/#comments Mon, 14 Mar 2011 17:56:47 +0000 Mark Glaser http://owni.fr/?p=51291

[NDLR] OWNI.fr concourt aujourd’hui au festival South By SouthWest (SXSW), dans la catégorie “News Related Technologies” du SXSW Accelerator. L’occasion de mettre en avant quelques articles en anglais, proposés par les éditrices d’OWNI.eu Retrouvez ci-après une analyse de ce que fait OWNI, initialement publiée sur PBS Mediashift.

Most content sites in the U.S. have two ways of making money: charging for subscriptions or running advertising (or both). But a French site, OWNI.fr, has found an unusual business model for a site with no ads and no subscriptions — that’s also profitable. How do they do it? Their main business is doing web development and apps for media companies and institutions.

One big advantage for OWNI is its origins as a pure online business, with an entrepreneurial CEO Nicolas Voisin and a staff of web developers. The site was initially an aggregation of bloggers, with the parent company called 22Mars (March 22nd), set up to fight a controversial French copyright law known as HADOPI. While 22Mars was made up of web developers at launch in April 2009, they eventually revamped the site with more editorial direction and hired journalists in 2010 to work alongside the developers.

The result is a striking website, with an eye-catching design and various examples of data journalism and data visualization. In fact, when they set up an English-language site, OWNI.eu, its motto was “Digital Journalism.” The site won an Online Journalism Award at the ONA conference last year, and is a finalist in next week’s SXSW Accelerator competition for “news-related technologies.” Here’s a screen shot from one data visualization showing how many people have died immigrating to Europe from Africa:

All the American interest in the French site will grow exponentially when the site opens a U.S. subsidiary next month, somewhere in the San Francisco Bay Area. I spoke to the future CEO of that U.S. subsidiary, Adriano Farano, an Italian who had helped run Cafe Babel, a pan-European website. Here, he explains what the name OWNI means in French (largely a play on “UFO”):

Farano told me that the parent company, 22Mars, is about a third of the way to closing a Series C round of funding for about 1.5 million Euros, and that they will seek a first round of funding for OWNI.us. In France, the company grew from just 8 people a year ago to 37 today, with 15 full-time journalists. At the same time, Farano says the site traffic also boomed, going from 200,000 monthly unique visitors to 1.5 million uniques today.

I also spoke by phone to OWNI’s director of data journalism, Nicolas Kayser-Bril. The following is an edited transcript of our international phone conversation.

Q&A with Nicolas Kayser-Bril

Why did you start OWNI and what were your aims?

Nicolas Kayser-Bril: It wasn’t planned to be a media company at all. It was started in April 2009, where there was a law called HADOPI being passed in the French parliament, that was dangerous for online freedom [and later was the basis for Loppsi 2]. Several bloggers got together to set up a platform [to fight the law]. And the company that was set up to run OWNI is called 22Mars, and we decided to host the platform so we had a blog network hosted on a WordPress platform. Step by step, the platform grew, and Nicolas Voisin, the CEO of 22Mars decided to take the experiment further and put one person full-time on maintaining and engaging the community.

We saw that this worked well so we put more resources and people into OWNI. So we decided to become a real media [outlet], a real website, still with this strong community of bloggers behind it. In the summer of 2010, we realized that OWNI had become a real media [outlet], ran stories, and really had a big impact in the traditional media sphere. We hadn’t really planned to become one. This changed the way the company was organized. At first we had been more of a showroom for what we’re doing, and today it’s more of a lab where journalists are free to innovate and do what they want.

With that experience, we continue to run our service company, selling website development and applications. We specialize in providing apps and social media platforms. Half of our sales today have to do with social media, and the other half has to do with data visualization, crowdsourcing apps, and running innovative journalistic products. We serve all kinds of institutions and NGOs that have a story to tell but don’t know how to to do it online. We build the tools for them to do so.

When you say half of your sales is social media does that mean helping them with social media strategy?

Kayser-Bril: We do some social media consulting, but most of the work is building social media websites tailor made [for clients]. For instance, with universities, they have unique problems as to how to communicate between teachers and students and the wider public. So we built the interface using WordPress to solve this problem. So we always build custom solutions with added value.

What was your background and that of the OWNI CEO Nicolas Voisin?

Kayser-Bril: Nicolas, our CEO, was an entrepreneur and got into the media in 2006 before the presidential election in France. He started doing a political show; he realized there was a big gap on how the public was informed about candidates’ platforms. So what he decided to do was interview them without time limits and spent hours with them, and then posted them on YouTube. It worked really well, so he thought there was a need to reinvent storytelling online. That’s what drove him.

The other core people at the company are mostly developers. I myself have a background in economics. I never studied journalism. Before OWNI, I was living in Berlin and working at a startup. Before that I was doing freelance work. I was doing online work for a presidential campaign in 2009, mostly web-related things. We didn’t hire a traditional journalist until February 2010. Now we have many seasoned journalists working for us.

So you are set up as a non-profit or for-profit company?

Kayser-Bril: 22Mars is for-profit, and we did not spin off OWNI as a non-profit organization from an accounting perspective. The website does not have to make a profit in the sense that we don’t make money from the website. No subscriptions and no hidden advertisements. The value the website provides is in gaining expertise online that we can then share and sell to clients.

So your model is basically making money by developing websites and custom social media solutions? The site is more of a testing lab?

Kayser-Bril: Exactly. You could compare it to businesses in other industries. We might start selling online objects or other products in the coming months to have more high-margin products.

We will start selling e-books, which is a big driving force of 22Mars — we don’t sell content but we sell products, because everyone knows content is abundant. What’s missing is a way to properly browse through it and consume it. So we’ll be selling apps. Not apps for the iPhone or in the App Store. We always remain on the HTML side and JavaScript and stay compatible with all platforms. So they would run on the open web as well as on the iPhone and iPad.

We’re convinced that the apps you see on the iPhone and iPad and Android in the future will be merged into web apps because it makes more sense economically to develop something once instead of three or four times. We develop for all devices. We recently published what we call an augmented cartoon where you have more depth in text, and can follow links. We made it for the iPad; it was more of an iPad app than it worked on a computer. With HTML 5 you can really design an app and optimize it for the device you want.

Kayser-Bril explains how developers will work for OWNI for less money than at other companies because they have a chance to work on projects about society and politics:

Does OWNI have a specific political viewpoint?

Kayser-Bril: Not really, we’re not really involved in politics. What we do fight for is freedom online and offline, supporting the declaration of human rights. We could lead fights in defense of Internet freedoms (for example, against censorship, for Net neutrality, etc.). We’ll fight against all laws that restrict freedom of speech online. We don’t have any more political views beyond that. When you see the political views of people at OWNI, it ranges from leftist to libertarian so it would be impossible to have a single political line.

Tell me about the work you’ve done for WikiLeaks.

Kayser-Bril: WikiLeaks called us to do similar work that we are doing on a daily basis, which is building interfaces and web apps. Their problem is that they had masses of web documents but they were not comprehensible for a normal human being. So we came up with this app to browse through the Afghan War Logs. It illustrates how OWNI works, because when the Afghan War Logs came out, we realized we could build that just like for the Iraq War Logs.

It was a non-commercial relationship with WikiLeaks, and it made perfect sense because we learned a lot so we could sell crowdsourcing applications. From a business perspective it made a lot of sense.

Kayser-Bril explains how OWNI helps clients with unique open solutions, and that everyone’s become a media outlet now:

Have you done work for media companies?

Kayser-Bril: Yes, many French ones. Our client list include France24, Radio France Internationale, Groupe Moniteur (professional magazines), Le Monde Diplomatique, Slate.fr, Le Soir (Brussels) and Zeit Online (Berlin). We’re in talks with many more, and we’ve worked as well for NGOs and public institutions (the municipality of Paris and the French presidency).

I noticed that you re-post or license content from other sites on OWNI. How much of your content is original vs. reposted?

Kayser-Bril: About half and half. We are trying to reach the 60% mark of original content. If someone is more of an expert than we are, we just republish his or her article. Not just re-posting it, but fact-checking it, adding images — we really want to add value to cross-posted articles.

You have a Creative Commons license on your stories. So does that mean anyone can run your stories on their site?

Kayser-Bril: Of course. Our whole business model is built on the Creative Commons license. On the content side, the more our articles are republished, the happier we are. We don’t have advertising, but we want our articles to be read. Please repost them. On the business side as well, we only use open technologies — HTML and JavaScript and no Flash. And that makes sense because our added value isn’t in the code or software that we build, but how we can answer our clients’ needs and provide them open solutions.

Kayser-Bril explains how OWNI’s new U.S. site won’t consider other media sites as competition but as partners:

Can you point to any successes you’ve had in some of your journalism experiments?

Kayser-Bril: The WikiLeaks project didn’t turn out as well as it could have. One thing we did was rethink the way surveys are made. We worked with a pollster and realized that when a media [outlet] orders a survey, what you get in the paper is a page with two infographics and a pie chart. That’s not enough. We built an app that lets you browse through all the data the pollster gathered to really see in your area what men over 45 thought. What was really successful was we added the possibilitiy for you to take the survey while you were browsing the app.

That’s extremely interesting in terms of journalism, because you can see what your audience is like compared to the people who took the survey. It’s also interesting in terms of business because one big asset today is having a big database with qualified voters and such an app would be very valuable for many clients.

> This article was originally published on Mediashift

> Crédits Photo FlickR CC : Don Solo

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OWNI x SXSW : un petit air de country http://owni.fr/2011/03/14/owni-x-sxsw-un-petit-air-de-country/ http://owni.fr/2011/03/14/owni-x-sxsw-un-petit-air-de-country/#comments Mon, 14 Mar 2011 15:39:01 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31089 Cette semaine se tient le grand rassemblement international SXSW (South by SouthWest). Entre musique, cinéma et nouvelles technologies, l’évènement a su conquérir les acteurs et amoureux de ces univers. Son site internet ainsi que de nombreux articles sont déjà revenus sur ses 25 premières années d’existence. Fort de cette longévité, SXSW est désormais un événement incontournable. Lors de sa première édition en 1987 alors consacrée à la musique, ses instigateurs accueillirent 700 participants au lieu des cent initialement prévus, démontrant dès lors son intérêt.

Afin de célébrer à notre manière les vingt-cinq ans d’un des plus grands festivals au monde, nous avons décidé de revenir sur le contexte culturel dans lequel il a vu le jour.

Ce texte est largement inspiré d’un livre : Mainstream de Frederic Martel, dans lequel l’auteur fait le tour du monde pour essayer de comprendre ce qui devient mainstream et pourquoi. Au cours de son chapitre consacré à “l’invention de la pop music”, Fréderic Martel fait alors un passage à Nashville : centre stratégique incontournable pour l’industrie de la musique aux Etats-Unis, avec New York et Los Angeles.

Si Nashville est incontournable pour les Américains (le marché de la country est estimé à 10% des ventes de disques et de numérique aux Etat-Unis), elle reste plus ou moins inconnue par le reste de la planète. La musique historiquement légendaire qui est produite dans la région centrale Sud des Etats-Unis, s’exporte mal et reste le fruit d’une tradition locale. Définie par certains comme la poésie des Etats-Unis, il semblerait que la nature populaire et traditionnelle de ces musiques peine à se faire adopter par le monde comme le R’N’B, le rock ou la pop l’ont été.

Nashville, un centre névralgique pour l’industrie musicale aux Etats-Unis

Depuis les années 1960, Nashville représente le deuxième point stratégique et incontournable pour l’industrie de la musique après New York. De grands labels y ont installé des bureaux même si les tâches administratives et juridiques sont traitées aux sièges situés à Los Angeles et New York.

Nashville est considéré comme le berceau de la musique country. Situé entre le Kansas, l’Arkansa et le Mississippi, le “delta” est une zone inondable qui facilite la culture de coton. Les esclaves et les immigrés anglo-irlandais s’y installent et une culture originale naît de cette nouvelle mixité. Le blues (Musique noire) et la country (Musique blanche) se fréquentent et se chamaillent. Ces musiques, défendues par des musiciens de cultures différentes, ne cessent de se croiser.

L’âge de l’enregistreur et de la radiodiffusion métamorphose la vie des musiciens à la fin du XIXème siècle. La Country Music va alors connaître un extraordinaire rayonnement. L’industrie du disque recherche de nouveaux genres musicaux dans le sud, où il existe déjà un foisonnement musical. Il fallait un berceau à la Country Music, ce sera Nashville, surnommée plus tard la “Music City“.

Cette ville devient alors un véritable point de ralliement pour tous les musiciens américains proches de cette culture. Elvis Presley y a enregistré de la musique en studio. Johnny Cash, le célèbre chanteur en noir, emblème de la musique country, originaire de Kingsland, Arkansas meurt le 12 septembre 2003 à Nashville, Tennessee. Bob Dylan y enregistre plusieurs albums, accompagné par des musiciens locaux, dont le mythique Blonde On Blonde ou encore Nashville Skyline.

A l’intérieur de Nashville, un quartier va devenir le centre de toutes les préoccupations. Music Row est situé entre la 16ème et la 17ème avenue. Ce quartier est baptisé le Music Square East et c’est “l’adresse où il faut aller à Nashville pour trouver les sièges des majors, les studios d’enregistrement et les bureaux des télévisions musicales.” (Mainstream)

Né au début du XXe siècle, la country est d’abord la musique du monde rural blanc des États-Unis. Ce courant va subir diverses influences, parmi lesquelles le blues, et donner lieux à différents styles : le country-blues, le bluegrass, le country-western ou encore le country-rock.

Blues vs. Country

Le blues, c’est la musique des classes populaires noires, comme la country est la musique des classes populaires blanches. (Shelley Ritter – directrice du Delta Blues Museum, pour Mainstream)

Clacksdale est une petite ville du Nord-Ouest du Mississippi. Cette ville a été très importante pour le blues et de nombreux musiciens tels Sam Cooke, Junior Parker, Bukka White, Son House, John Lee Hooker, Jackie Brenston, Ike Turner, Eddie BoydWillie Brown et Johnny B. Moore y sont nés. Mais l’histoire de la musique blues y a plus ou moins été effacée à l’exception du petit musée touristique, le Delta Blues Museum. A l’époque, le blues n’est pas vraiment considéré, sûrement à cause du racisme ambiant propre à cette période. Il n’en reste pas moins une influence importante pour les musique interprétées par les blancs.

Blues et Country Music, naissent, grandissent et prospèrent sur le même terreau : le spleen et l’engagement. Au fil des ans, ces deux sœurs ne cesseront d’échanger leurs bons procédés et leurs meilleurs champions : Ray Charles le “countryse” d’un coté, et Willie Nelson le “jazze” de l’autre.

Quand le blues se joue dans des “juke joints”, la country, elle, se joue dans des “Honky tonks”. Toutes deux sont des musiques faites par et pour les classes populaires. La country-music a débuté comme une musique partagée par des musiciens noirs et blancs. Ces deux genres constituaient des musiques partageant des valeurs sociales semblables, parmi lesquelles le courage et la solidarité.

Malgré une structure harmonique bien définie, le blues est une chronique autobiographique et poétique, plus focalisé sur les paroles que la musique. Elle décrit la complaintes des esclaves, exploités par les émigrés/colons européens, toujours entre humour et mélancolie.

La country, elle, prend ses origines dans les Apalaches. Débarqués aux Etats-Unis en 1734, les premiers émigrants irlandais, anglais, gallois, écossais et espagnols on pour but de conquérir le nouveau monde et refaire leur vie. Le violon irlandais, le dulcimer allemand, la mandoline italienne, la guitare espagnole et le banjo africain sont les instruments les plus communs. Les interactions entre les musiciens issus de groupes ethniques différents feront naître ce genre unique qu’est la country.

La country est au centre de toute une économie. Embrassé par l’industrie de la musique, ce genre musical sera copié, modifié et verra même naître un grand nombre de dérivés nommés par les gourous du marketing. Du blues country en passant par le Hill Billy, le psychobilly, le rockabilly, la soul country ou encore le bluegrass, la country s’inspire et inspire, mais reste le représentant d’une culture locale et rurale qui pour la plupart d’entre nous reste une musique de “cowboy”.

Le blues et la country sont donc toutes deux décrites comme étant la poésie des Etats-Unis. L’une bénéficiant des stratégies de l’industrie musicale, l’autre restant une source d’inspiration importante pour la première. Pour Brenn Beck, pillier du groupe Left Lane Cruiser (que vous pouvez écouter sur OWNImusic), quand on lui demande quelle est selon lui la différence entre ces deux genres, il nous répond qu’ils ont toujours évolué côte à côte. Le whisky et les travaux physiques éprouvés par les deux communautés ont toujours inspiré ces genres. Par conséquent, la seule chose qui différencie l’un de l’autre est la couleur de peau de ses instigateurs.

Une autre chose qui contribue à relier ces deux style est la source très rurale de ces musiques. A contrario, le jazz est intrinsèquement une musique plus urbaine. C’est ainsi que la soul et le R’N’B produits dans le Tennessee dans les années 1950 ont vu leurs labels s’installer à New York et Los Angeles dès les années 1970.

La country est une musique très enracinée dans la vie locale. On l’écoute à la radio, mais on la joue aussi dans les “honky tonks”, les petits bars traditionnels blancs, un peu comme on fait le blues dans les “juke joints”, les petits bars du Sud Américain rural et noir. C’est pour ça qu’elle s’exporte mal, elle est trop locale [...] On ne vend pas de country à Londres, par exemple, c’est trop urbain. (Luke Lewis, PDG d’Universal music à Nashville pour Mainstream)

Gospel vs. Christian music

Fortement imprégnée par des musiques populaires, cette région du sud des Etats-Unis voit pourtant émerger deux styles musicaux très différents : le Gospel et la Christian Music (Gospel pour les blanc, souvent surnommé le “Southern Gospel”).

Au fond, nous faisons partie de la musique gospel. On pense souvent que le gospel est une musique noire, mais c’est d’abord une musique chrétienne. Et nous, nous faisons de la musique chrétienne qui est simplement blanche. (Dwayne Walker, Directeur du département artistique de Light Records, label spécialisé dans la musique Christian pour Mainstream)

Quand nous demandons à Benn Beck de nous expliquer la différence entre les deux genres, il nous répond que la différence majeure c’est que le gospel a une âme alors que la musique chrétienne émane d’une intention commerciale. La musique blanche est moins sujette à polémique que la musique noire et c’est en ce sens que l’industrie jette son dévolu sur le country et invente la christian music. Le Gospel reste à 99% noir quand la musique chrétienne reste à 99% blanche même si, à Nashville, la Gospel Music Association est le lobby officiel à la fois pour le gospel noir et la musique chrétienne.

A l’instar de la country, la “Christian music” se subdivise en de nombreux courants : Christian rock, southern gospel, jesus rock, god rock, gospel rock, christian rap et même rock “inspirationnel”. Nashville est connue pour être l’une des villes Américaines comptant le plus d’églises au kilomètre/carré. Au point même que l’on appelle cette région la “bible belt”, la région de la bible.

Encore une fois, la différence majeure entre le gospel et la musique chrétienne reste une histoire de couleur mais l’une et l’autre sont intrinséquement liées, l’une étant exploitée officiellement, et l’autre inspiratrice des musiques à destination commerciales.

En explorant tous les paramètres des musiques du sud des Etats-Unis, nous essayons toujours de comprendre pourquoi SXSW s’est installé à Austin plutôt qu’à Nashville et nous devons admettre que la raison de cette délocalisation reste assez mystérieuse à nos yeux même si quelques éléments pourraient expliquer ce phénomène.

Pourquoi SXSW est-il à Austin?

L’industrie de la musique ayant choisi comme centre Nashville, on se demande pourquoi Louis Black, Roland Swenson et Louis Meyers ont décidé de monter le fameux festival à Austin.

Un des éléments a priori des plus pertinents reste que Nashville est une ville de compositeurs, LA ville de la musique enregistrée, alors que SXSW est surtout un festival de “musique vivante”. Les mécanismes de l’industrie, à l’instar de ceux de la Motown, ont été adoptés à Nashville. Des éditeurs trouvent des compositeurs et des maisons de disques alors que des labels font interpréter les compositions et exploitent les versions enregistrées. Nashville a toujours fonctionné de cette manière et reste à priori une ville de compositeurs et de musiques enregistrées.

“L’éditeur est l’élément central de l’industrie à Nashville et les maisons de disque possèdent d’abord, et avant tout, le répertoire.” (Eddie de Garno, le PD-G d’EMI-Christian group Music Group pour Mainstream).

Quand nous posons la question à Frederic Martel, auteur de De la Culture en Amérique et Mainstream, il répond : “Nashville c’est vraiment la musique enregistrée chrétienne et country ; pas trop les concerts. Austin c’est beaucoup plus les concerts et aussi plus le rock et le blues, bref autre chose.”

Nous pensons cependant que la réunion de plusieurs paramètres indispensables au succès d’un tel festival contribuent à ce que cet évènement soit situé à Austin plus qu’à Nashville.

On the top of the list, Austin, en plus d’être la ville d’origine de nombreux musiciens tel Willie Nelson ou Janis Joplin, est aussi un berceau de la haute technologie. On surnomme même cette région la “Silicon Hill”. Parmis les plus gros employeurs d’Austin, on peut citer 3M, Apple, Hewlett-Packard, Google, AMD,Applied Materials, Cirrus Logic, Cisco Systems, eBay/PayPal, Hoover’s, Intel Corporation, National Instruments, Samsung Group, Silicon Laboratories, Sun Microsystems ou encore United Devices, ce qui, justifie largement la mise en place de SXSW interactive, au sein de ce même festival originellement destiné à la musique. Des milliers de diplômés en informatique ou en ingénierie sortent chaque année de l’université du Texas à Austin et constituent une source stable d’employés pour la ville. Perturbés par la sphère Internet dans les années 90, les fondateurs de SXSW avaient-ils déjà préssenti le rapprochement inévitable qui devait avoir lieu entre les nouvelles technologies et les industries culturelles ?

Les quelques 4000 universités des États-Unis forment les publics de demain, irriguent artistiquement des régions entières avec leurs 700 musées, 110 maisons d’édition et 3500 bibliothèques, dont 65 possèdent plus de 2,5 millions d’oeuvres chacune et 2300 Performing Arts Centers.

Ceci peut aussi expliquer cela. Austin, largement peuplée d’étudiants fait de cette capitale une ville propice au développement culturel et en particulier au développement du live et…explique une certaine passion pour le rock, plus contemporain, la musique du chaos où toutes les influences sont permises.

Autre élément, la ville a toujours été réputée pour ses clubs et bars squattés par les Généraux pendant la guerre civile dès le 19ème siècle. Aujourd’hui, gouvernement général des Etats-Unis, est l’un des plus gros employeurs d’Austin, connue pour être une ville cosmopolite et fêtarde où le mélange des genres est ainsi permis et le lourd passé de l’appartheid s’y trouve obsolète.

Austin, ville des Etats-Unis, où le ministère de la culture est nulle part mais la vie culturelle partout, montre encore une fois ce que l’industrie peut apporter à la culture. Alors que le secteur musical en France fait sans cesse appel au gouvernement pour régler ses tracas internes. Un système où la loi du commerce régit les cultures, on n’en voudrait pour rien au monde. Pourtant, alors que le monde est en crise, SXSW bat son plein et le dynamisme des secteurs culturels et de l’innovation est certain. Things to think about.

Sur la même thématique et dans le cadre du focus sur le folklore Américain, vous pouvez lire les articles suivants sur OWNImusic :

- Découvrez Cheyenne by Left Lane Cruiser

- Découvrez I Don’t Wanna by Eric Bling

- Le blues vu de l’hexagone

Crédits photos CC flickr : elfike; bluestuff1966; Peat Bakke; pixajen; eric veland

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The Twisted Psychology of Bloggers vs. Journalists http://owni.fr/2011/03/14/the-twisted-psychology-of-bloggers-vs-journalists-rosen-sxsw/ http://owni.fr/2011/03/14/the-twisted-psychology-of-bloggers-vs-journalists-rosen-sxsw/#comments Mon, 14 Mar 2011 11:51:00 +0000 Jay Rosen http://owni.fr/?p=51210 [NDLR] OWNI.fr concourt aujourd’hui au festival South By SouthWest (SXSW), dans la catégorie “News Related Technologies” du SXSW Accelerator. L’occasion de mettre en avant quelques articles en anglais, proposés par les éditrices d’OWNI.eu

This is what I said at South by Southwest (SXSW) in Austin, March 12, 2011. It went well.

Many thanks to Lisa Williams for helping with the tech and the backchannel. You can find a live blog of my presentation here. Audio will be available later. When it is, I will link to it. Here’s the official description.

There’s an old rule among sportswriters: no cheering in the press box. In fact, a few weeks ago a young journalist lost his job at Sports Illustrated for just that reason: cheering at the conclusion of a thrilling race. Sportswriters could allow themselves to cheer occasionally without it affecting their work, but they don’t. And this rule gets handed down from older to younger members of the group.

So this is a little example of the psychology, not of individual journalists, but of the profession itself. We don’t often talk this way, but we could: “No cheering in the press box” is the superego at work. It’s a psychological thing within the sportswriter’s tribe. You learn to wear the mask if you want to join the club.

Six years ago I wrote an essay called Bloggers vs. Journalists is Over. It was my most well read piece at the time. And it made the points you would expect: This distinction is eroding. This war is absurd. Get over it. Move on. There’s bigger work to be done.

But since then I’ve noticed that while the division–-bloggers as one type, journalists as another–-makes less and less sense, the conflict continues to surface. Why? Well, something must be happening under the surface that expresses itself through bloggers vs. journalists. But what is that subterranean thing? This is my real subject today.

And to preview my answer: disruptions caused by the Internet threaten to expose certain buried conflicts at the heart of modern journalism and a commercialized press. Raging at bloggers is a way to keep these demons at bay. It exports inner conflicts to figures outside the press. Also–and this is important–bloggers and journalists are each other’s ideal “other.”

In tomorrow’s New York Times Magazine, which went online Thursday, Bill Keller acts out a version of bloggers vs. journalists. He ridicules aggregators like the Huffington Post and pokes at media bloggers (including me, Clay Shirky and Jeff Jarvis) for producing derivative work that is parasitic on news producers.

The queen of aggregation is, of course, Arianna Huffington, who has discovered that if you take celebrity gossip, adorable kitten videos, posts from unpaid bloggers and news reports from other publications, array them on your Web site and add a left-wing soundtrack, millions of people will come.

Of course the Times does aggregation, too. When it reviews a book or play that’s… derivative. We could charge Keller with petty hypocrisy, but that’s not my point. This is my point: There’s something about bloggers vs. journalists that permits the display of a preferred (or idealized) self among people in the press whose work lives have been disrupted by the Internet. There’s an attraction there. Spitting at bloggers is closely related to gazing at your own reflection, and falling in love with it all over again.

This is from an editor’s column in an Australian newspaper:

The great thing about newspapers is that, love us or hate us, we’re the voice of the people. We represent the community, their views, their aspirations and their hopes. We champion North Queensland’s wins and we commiserate during our losses…

Bloggers, on the other hand, represent nothing. They whinge, carp and whine about our role in society, and yet they contribute nothing to it, other than satisfying their juvenile egos.

Editorial writers as the voice of the people? Are you quite sure, Mr. Editor? Well, compared to bloggers…. yeah, we’re sure!

And to go with this preferred or idealized self, a demonized other, the pajama-wearing, basement-dwelling blogger. Andrew Marr is the former political editor of the BBC. He says:

A lot of bloggers seem to be socially inadequate, pimpled, single, slightly seedy, bald, cauliflower-nosed young men sitting in their mother’s basements and ranting. They are very angry people. OK – the country is full of very angry people. Many of us are angry people at times. Some of us are angry and drunk.

But the so-called citizen journalism is the spewings and rantings of very drunk people late at night. It is fantastic at times but it is not going to replace journalism.

Now there’s a clear risk in trying to do this at South by Southwest: to many people who have been paying attention, especially the digerati, bloggers v. journalists is almost the definition of a played-out theme. Aren’t we past all that by now? I know this is what some people will be thinking because I thought that way myself. Blogging is far more accepted today. Most journalists are bloggers themselves, so the distinction is getting weirder. Many newsrooms are trying to attract bloggers into local networks. Blogging itself has been overtaken by social media, some people think.

Did you catch that word, replace? For this subject, that’s like a blinking red light. Or better yet: an icon on your desktop. Click on the icon, and all the contents of bloggers vs. journalists are displayed. Ask bloggers why they blog and they might say: because big media sucks! But they will almost never say: I AM YOUR REPLACEMENT. This fantasy of replacement comes almost exclusively from the journalist’s side, typically connected to fears for a lost business model.

Frédéric Filloux is a former editor of Liberation in Paris. His view:

Today’s problem is not one media versus another, it’s the future of journalism — it’s finding the best possible way to finance the gathering and the processing of independent, reliable, and original information…. I don’t buy into the widespread delusion that legions of bloggers, compulsive twitterers or facebookers amount to a replacement for traditional journalism.

Keep clicking on the “replace” icon and other fears surface.

This is Connie Schultz, a columnist for the Cleveland Plain Dealer, which has had a number of run-ins with local bloggers.

As I write this, only half of the states in the U.S. now have even one full-time reporter in Washington, D.C. No amount of random blogging and gotcha videos can replace the journalism that keeps a government accountable to its people. If you’re a journalist, you already know that. If you’re the rest of America, chances are you have no idea.

Blogging cannot replace the watchdog journalism that keeps a government accountable to its people. Journalists know that, but somehow the American people don’t. Replacement-by-bloggers talk is displaced anger toward a public that doesn’t appreciate what journalists do, a public that would somehow permit the press to wither away without asking what would be lost.

Here’s John Kass, a columnist for the Chicago Tribune:

[Our] reporters work in difficult and sometimes dangerous conditions. They do not blog from mommy’s basement, cutting and pasting what others have reported, while putting it under a cute pen name on the Internet.

Instead, the Tribune’s reporters are out knocking on doors in violent neighborhoods late at night, looking for witnesses after murders. Or they stand in the morgue and talk to the families of the dead. Tribune reporters are not anonymous. They use their own names, put them at the top of their stories and are accountable for what they write.

Bloggers are anonymous creeps. Journalists put it all out there and risk their reputations. Kass isn’t instructing bloggers in what makes them suck. He’s speaking to readers of the Tribune-–and especially former subscribers–-who are safely asleep in the suburbs, while reporters investigate crimes and comfort the dead. You can almost feel his rage at the injustice of the Internet.

The Tribune, of course, is currently in bankruptcy. It’s also welcoming bloggers to the fold through it’s Chicago Now site, which is a local blogging platform. Julie DiCaro, blogger for Chicago Now, responded to John Kass this way:

Being derided by reporters at the Tribune for no apparent reason probably isn’t the best way to attract new bloggers to the Tribune’s network. And, if I’m being honest, grumbling about bloggers these days is tantamount to yelling at the neighborhood kids to get off your lawn. It makes you look really, really old.

It’s not only readers who need remedial instruction in the value-added by journalists. Advertisers, too, need to be schooled. This is from a pitch to would-be advertisers by the Los Angeles Times:

What kind of awards coverage are you looking for?

Choose one:

A.) Accurate, in depth stories reported by journalists with years of experience.

B.) Unconfirmed, incomplete rumors spread by bloggers with axes to grind.

Here, bloggers vs. journalists helps underlines the self-evident superiority of the professional model. Of course, if it were really self-evident, drawing the contrast would be unnecessary… right?

This is probably my favorite quote of the ones I’ve collected. It’s from the West Seattle Herald, in an editorial about its competitor, West Seattle blog. (Hat tip, Tracy Record.)

Professional journalists don’t waste your time.

Instead of 3000 words about a community council meeting that was “live blogged” with updates every seven minutes, wouldn’t you honestly prefer 300 words that tell you what happened and what was decided?

What I like about this one is that question, “wouldn’t you prefer?” You can hear the tone of puzzlement, the plea for reason. The old school news provider struggles to understand why anyone would choose those new goods, like live blogging, that the Internet makes possible.

So far, I have been discussing what professional journalists “get” by hanging on to bloggers vs. journalists. But bloggers get something, too. I do not want to neglect that. Listen to the teet, a 25 year-old female blogger and writer in Columbus, Ohio:

I think I have an unnatural obsession with and hatred for the editor of the Dispatch.

Everything he says makes me want the throw my computer monitor out the window. Regardless, I’ve left him on my Google Reader. I always flip to the front of the Insight section on Sundays. I secretly love the pain he causes me.

By raging at newspaper editors, bloggers manage to keep themselves on the “outside” of a system they are in fact a part of. Meaning: It’s one Internet, folks. The news system now incorporates the people formerly known as the audience. Twitter and Facebook are hugely powerful as distributors of news.

I’ve said that bloggers and journalists are each other’s ideal “other.” From the blogger’s side, the conflict with journalists helps preserve some of that ragged innocence (which is itself a kind of power) by falsely locating all the power in Big Media. Here’s another blogger in Columbus, talking about the same newspaper editor:

Note to Ben Marrison: If you want to pretend that you, as a professional journalist, are somehow better than political bloggers … because you are less biased and less lazy then you might consider actually NOT being both lazy and biased while writing online rants for the world to see.

Don’t you know that’s OUR job?

We can be lazy and biased. For we are young and irresponsible. You are supposed to be the grown-ups here. This keeps at bay a necessary thought: we all have to grow up… someday. Freedom of the press belongs to those who own one, and now, because we have the Web, anyone can own one. The press is us. Not “them.” Is this not the very force that brings 10,000 people to South by Southwest Interactive?

I have always found it fascinating that both bloggers and journalists will use the word “traditional” in referring to the model of professional journalism that is taught in boot camp J-schools and practiced at, say, the Washington Post. That tradition is about 80 to 90 years old, at most. But our experiment with a free press is 250 years old. Whole chapters of it were discarded by American journalists when they tried to make themselves more scientific and objective in order to claim elevated status.

But these discarded parts of the tradition live on in the subconscious. And with blogging they have come roaring back. I make reference to this in the tag line to my blog, PressThink. The subtitle is: “Ghost of democracy in the media machine.”

Let’s visit one of those ghosts. Lincoln Steffens was the one of the original muckrakers. He exposed corruption in the machine politics of the big cities. This is from his 1902 book, The Shame of the Cities.

I am not a scientist. I am a journalist. I did not gather with indifference all the facts and arrange them patiently for permanent preservation and laboratory analysis. I did not want to preserve, I wanted to destroy the facts. My purpose was [to] see if the shameful facts, spread out in all their shame, would not burn through our civic shamelessness and set fire to American pride. That was the journalism of it. I wanted to move and to convince.

The part that gets me is, “I did not want to preserve, I wanted to destroy the facts.” No journalist at the Washington Post would say that today. It is not permitted. It would mark the speaker as unfit for the tribe. Although the kind of journalism that Dana Priest and Bob Woodward practice is a direct descendant of Lincoln Steffens and the muckrakers, something dropped out between 1902 and 2002.

“I wanted to destroy the facts… I wanted to move and convince… ” This is what dropped out when journalism professionalized itself in the 1920s and 30s. The bloggers, in this sense, are “the return of the repressed.” They write like Lincoln Steffens.

On the surface: antagonists. Dig deeper and the bloggers look more like the ancestors of today’s journalists. They are closer to Tom Paine than Bob Woodward is. They bring back what was lost in the transformation of journalism into a profession and a business that, say, Warren Buffet could invest in.

Here’s another dispatch from the newsroom’s superego. It’s the Washington Post’s social media guidelines:

When using these networks, nothing we do must call into question the impartiality of our news judgment. We never abandon the guidelines that govern the separation of news from opinion, the importance of fact and objectivity, the appropriate use of language and tone, and other hallmarks of our brand of journalism.

If you ask journalists why they chose their profession, they give a range of answers: to see the world, something new every day, I like to write. The most common answer is some variation on: to make the world a better place, to right wrongs and stick up for the little guy. Social justice, in other words. No one ever says, “I went into journalism because I have a passion for being… objective.” Or: “Detachment, that’s my thing. I’m kind of a detached guy, so I figured this would be a good field for me.”

And yet… When they get there, people who always wanted to be journalists and make the world a better place find that the professional codes in place often prevent this. It’s hard to fight for justice when you have to master “he said, she said” stories. Voice is something you learn to take out of your work if you want to succeed in the modern newsroom. You are supposed to sacrifice and learn to report the story without attitude or bias creeping in. And then, if you succeed in disciplining yourself, you might one day get a column and earn the right to crusade for justice, to move and convince.

This is a moral hierarchy, which bloggers disrupt. They jump right to voice, which appears to mock all the years of voicelessness that mainstream journalists had suffered through.

Last year a young reporter (and blogger) named Dave Weigel had to resign from the Washington Post after someone leaked some emails of his, in which he complained about people on the political right whom he also had to cover. After he was gone, some staffers at the Post dumped on Weigel anonymously. Here is what they said:

“The sad truth is that the Washington Post, in its general desperation for page views, now hires people who came up in journalism without much adult supervision, and without the proper amount of toilet-training.”

Without the proper amount of toilet-training. Freud wouldn’t even charge to interpret a quote like that. Which shows that bloggers vs. journalists doesn’t end when a blogger is hired at a big institutional player like the Washington Post. Instead the conflict is absorbed directly into the institution.

Journalists today are under stress. The stress has five sources. Bloggers put all five right into the face of professional journalism.

One: A collapsing economic model, as print and broadcast dollars are exchanged for digital dimes.

Two: New competition (the loss of monopoly) as a disruptive technology, the Internet, does its thing.

Three: A shift in power. The tools of the modern media have been distributed to the people formerly known as the audience.

Four: A new pattern of information flow, in which “stuff” moves horizontally, peer to peer, as effectively as it moves vertically, from producer to consumer. Audience atomization overcome, I call it.

Five: The erosion of trust (which started a long time ago but accelerated after 2002) and the loss of authority.

A useful comparison would be to medical doctors: when patients can look up a drug on the Internet, research a course of treatment or connect with others who have the same condition, the authority of the doctor does not disappear. And it’s not that people don’t trust their doctors anymore. But the terms of authority have to change to allow for patients who have more information, more options, and more power to argue with their physicians.

In pro journalism, it is similar: the terms of authority have to change. The practice has to become more interactive. And this is happening under conditions of enormous stress.

The psychiatrist Robert Coles, author of The Moral Life of Children and other great works, wrote a book called The Call of Stories (which is another reason people go into journalism, to answer that call.) In the beginning of that book he reflects on his early training in psychiatry, at a mental hospital in Boston. He is told to make his rounds and classify his patients by the diseases they seem to be exhibiting, and note any changes in their condition.

After a few weeks of this, Coles is depressed. He’s doing the work, classifying and observing, but he cannot see how his patients are going to improve. So he goes to see his supervisor, a wiser and older doctor. Coles complains: I don’t get it. I am doing what they told me to do, but how are my patients going to get any better? The older doctor listens to him, and pauses. It’s as if he’s been waiting for the question. And this is what he says:

Our patients have been telling themselves a story about who they are and where they fit in the world. And for reasons we do not understand very well, their story has broken down. It no longer lets them live in the real world, so they wind up here.

Your job—your only job—is to listen to them, and then get them to see that they have to start telling themselves a better story. Or they won’t get out of here. If you can do that–any way you can do that–you are doing psychiatry. Coles got it. And this was the beginning of his career as a clinician.

I think this illuminates the situation with the professional press today. The story it has been telling itself has broken down. It no longer helps the journalist navigate the real world conditions under which journalism is done today. Somehow, journalists have to start telling themselves a better story about what they do and why it matters. And we have to help them. We interactive people.

For people in the press, bloggers vs. journalists is an elaborate way of staying the same, of refusing to change, while permitting into the picture some of the stressful changes I have mentioned. A shorter way to say this is: it’s fucking neurotic.

Thank you for your attention.

(Dedicated to James W. Carey, 1935-2006.)

>> This article was originally published on Pressthink.org

>> Photo FlickR CC by : RedJinn: Questions are not lonely without answers, Mike Licht, NotionsCapital.com

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http://owni.fr/2011/03/14/the-twisted-psychology-of-bloggers-vs-journalists-rosen-sxsw/feed/ 9
Austin, ou la revanche des nerds http://owni.fr/2011/03/13/austin-ou-la-revanche-des-nerds/ http://owni.fr/2011/03/13/austin-ou-la-revanche-des-nerds/#comments Sun, 13 Mar 2011 18:57:10 +0000 J Ronez http://owni.fr/?p=51140 Du 11 au 20 mars se déroule à Austin, Texas, le festival SXSW (South By SouthWest). Devenu  l’évènement de référence lié aux nouvelles technologies aux États-Unis, il est le rendez-vous annuel des différentes communautés qui structurent le web: travailleurs indépendants, entrepreneurs, développeurs, penseurs des nouveaux usages ou designers. Cette année, OWNI a l’honneur de faire partie des finalistes du SXSW Accelerator catégorie “News Related Technologies”. Petite présentation du festival publiée initialement en mars 2010 sur French by South West.

Ils étaient petits et gros, on leur jetait des cailloux du fond du bus, maintenant c’est eux qui ont le pouvoir.

Une repartie désabusée et bienveillante lors du retrait des badges de mon confrère Hugues Sweeny, venu du Canada pour présenter avec moi des productions web natives dans la section « Movie » demain. Premières impression d’un geekland texan en train d’éclore, en cette première journée.

"bon, euh, pour le nom de la bière, on trouvera plus tard..."

- Austin, c’est loin. La ville a le charme des capitales administratives (c’est le chef lieu du Texas), à savoir une taille familiale, et une absence totale d’ambition urbanistique. On est généreux avec l’espace, mais c’est un peu comme la neige en Finlande : on en a plein, donc on ne compte pas. Les lobbys d’hôtels ressemblent au palais de Ceaucescu, on marche des heures dans le moindre corridor. Dehors, les blocs sont disjoints. On a l’impression d’un downtown en pleine cambrousse. Passé les derniers buildings, la ville s’arrête, net. Après, on sait pas ce qu’il y a, et on saura pas parce-que c’est loin et qu’en Amérique on ne marche pas, ça fait suspect.

- Les américains sont les génies de l’organisation. C’est pareil que pour l’espace, on dirait que c’est naturel chez eux. Mais pour un européen, c’est très dépaysant. Il y a pléthore de volontaires qui vous orientent, vous canalisent, répondent à vos questions, et si vous n’avez pas de questions, que vous restez interdit devant un panneau pendant 2 secondes, ils vous demandent quand même si vous en avez une. La procédure d’enregistrement a pris environ 15 mn tout compris, retrait du sac promotionnel inclus.

- Tout ça est très casual. Tout le monde est assis pas terre, dans les halls, en train de déballer ses affaires, ou se connecter au Wifi. Qui marche, autre grosse différence avec d’autres évènements. Le Mac est roi (mais j’ai vu quelques stands égarés avec des Dell), et la moitié de la population déambule en mode tête baissée sur son mobile, pour raconter sa life sur Twitter. La moyenne d’âge est basse. Disons autour de la trentaine. Je me sens presque un vioque.

- La géolocalisation est le killer social tool. Pour s’en convaincre, jetez un œil au Pepsico Zeitgeist. Une syndication temps réel des flux provenant de Twitter, Foursquare, FlickR et SXSW. Il y a même un partenariat avec Gowalla. Je reste prudent avec mon mobile, car la note de roaming va me faire moins rire en rentrant. Ce qui me frappe, c’est la vitesse avec laquelle ces outils sociaux géolocalisés ont révolutionné le monde des conférences. Après Twitter (le backchannel ultime), la dimension géographique représente la clé d’entrée majoritaire du web en temps réel. Que ce soit pour trouver un bar a Guacamole ou l’endroit où a lieu le panel qu’on veut suivre.

Imaginez que votre vie dans les années qui viennent sera la même qu’avant, mais avec un GPS qui augmente votre perception de la réalité, et celle des autres sur votre situation.La notion de privacy, qui avait déjà bien morflé avec la disparition de la correspondance au profit de la publication (« hey, @machin, on se retrouve à 19h chez @bidule?« ) perd encore des pétales. Bientôt il ne restera que la tige. Pour des raisons légitimes, pratiques, excitantes et pleines de promesses.

Je ne suis pas de ceux qui grognent et regrettent. Mais je constate ces changements, partagé entre fascination, nostalgie, enthousiasme et indifférence.

- Profusion, abondance, pléthore. Pour se repérer dans le programme il y a un site, des programmes en papier, des applications iPhone. Avec la certitude qu’on ne pourra être partout. Pour suivre et commenter en temps réel, chaque panel a son tag. J’avais déjà constaté ça à Sheffield, et cela semble être une norme établie : un évènement comme SXSW a donc une hashtag policy, environ 300 hashtags différents, certains font 20 signes, et tout cela me laisse un peu dubitatif, mais bon.

- Crossmedia mais pas trop. En fait, SXSW c’est non pas un festival, mais trois : Film, Interactive et Music. Je suis intervenant sur un panel dans la section Film (alors que je suis venu parler des web documentaires et de la production web native), qui n’a pratiquement aucun recouvrement avec la section Interactive (programmes, lieux et participants différents). Ce qui est paradoxal c’est que la section interactive recèle beaucoup de débats sur la télévision, les journaux, le social media. Mais le cinéma et le documentaire semble avoir subi la loi d’airain d’une nomenclature impitoyable. Les geeks veulent bien parler du NYT, mais pas de Prison Valley. Reste à les convaincre pour l’an prochain.

Bon, je vais boire un café bizarre dans un grand gobelet en carton, et je fourbis mes tweets pour couvrir « Ten Commandements For The Digital Age » dans 45 mn.

>> Article initialement publié sur FXSW

>> Photos FlickR CC by-sa luca.sartoni (1 et 2) et J Ronez

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http://owni.fr/2011/03/13/austin-ou-la-revanche-des-nerds/feed/ 5
Twitter commence à vendre ses services aux médias http://owni.fr/2010/03/16/twitter-commence-a-vendre-ses-services-aux-medias/ http://owni.fr/2010/03/16/twitter-commence-a-vendre-ses-services-aux-medias/#comments Tue, 16 Mar 2010 19:50:02 +0000 Eric Scherer http://owni.fr/?p=10208 twitter-tipping-by-dan-taylor

Twitter est partout ! Il suffit d’observer le comportement quais obsessionnel des 15.000 participants à la conférence Interactive South by SouthWest, organisée cette semaine à Austin, au Texas: à chaque séance, ils sont quasi tous rivés sur leurs tableaux Tweetdeck ou pianotent sur leur applis iPhone. Impressionnant comment, faute de nouveauté marquante cette année, le petit oiseau bleu reste l’outil social de prédilection à “Geekland”!

Mais Twitter, qui grandit vite (140 employés) veut plus encore, comme me l’explique Robin Sloan, récemment embauché pour développer les partenariats avec les médias.

Il rencontre en ce moment les plus grands (journaux, télés…) pour leur monnayer l’accès direct à la source à “Fire Hose”: le robinet qui alimente la puissante lance à incendie qui crache 50 millions de tweets par jour !

L’intérêt? Détecter des breaking news, des tendances ou des pépites cachées avant tout le monde, se servir et intégrer les contenus générés par le public, mieux apprivoiser Twitter pour y mettre en valeur ses contenus. Les “hashtags”, mots-clés, les chaînes semblent ne plus suffirent plus pour trier efficacement, notamment dans les répétitions.

Google, Microsoft et Yahoo! ont récemment acheté le Fire Hose pour indexer et intégrer en temps réel les flux Twitter. D’autres le font aussi à des fins de recherche. L’autre source de financement à venir est bien sur la publicité qui devrait faire son apparition d’ici deux mois.

En ce moment, Twitter se développe plus vite à l’international qu’aux États-Unis, notamment au Brésil, au Japon, en Inde, en Indonésie, en Grande Bretagne et en France, où l’émission récente de France2 a provoqué un vrai pic de nouvelles inscriptions, raconte Sloan.

Il nous explique ici comment la prochaine Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud va être en juin un grand moment Twitter:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

> Article initialement publié sur AFP Mediawatch

> Illustration CC Flickr dan taylor et swimparallel

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#fxsw: les frenchies aux South By Southwest http://owni.fr/2010/03/15/fxsw-les-frenchies-aux-south-by-southwest/ http://owni.fr/2010/03/15/fxsw-les-frenchies-aux-south-by-southwest/#comments Mon, 15 Mar 2010 10:39:01 +0000 J-S. Beuscart http://owni.fr/?p=10050 Un groupe de veilleurs français, issus pour la plupart d’entreprises et de réseaux amis (La Cantine, Bearstech, OrangeLabs…), se font et nous font plaisir en suivant l’un des festivals majeurs de l’univers du web : le South By Southwest. Plusieurs articles sont déjà publiés sur leur blog, celui que nous vous proposons présente le festival.

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South by SouthWest (SXSW), c’est la combinaison de trois festivals, Web, musique et cinéma, durant 10 jours, à Austin, au cœur du Texas. Je m’y rends pour la première fois, avec des attentes à la hauteur de la réputation de l’événement.

Le festival Web (dit « interactive ») est l’un des plus gros regroupements annuels des acteurs du web, tout particulièrement du web 2.0 ou « social ». Pendant 5 jours, plus de 400 conférences et discussions auscultent le présent et le futur du web. Des entreprises, des consultants, des universitaires, imaginent l’évolution des multiples facettes de notre vie en ligne, depuis la consommation jusqu’à la religion, en passant pas la sociabilité, la sexualité, le divertissement, l’humour, la politique, etc.

Le format des conférences évite tant le côté « salon » des grands événements marketing où les entreprises viennent vendre leurs produits, que l’aspect parfois élitiste des conférences purement universitaires. Le festival connaît un succès croissant, et a accueilli près de 10 000 participants l’année dernière, contre 5000 en 2007. C’est le but premier de mon voyage.

Le festival musique est le plus ancien. Créé en 1987, il est devenu aujourd’hui l’un des principaux rendez-vous de la musique indépendante américaine. Plusieurs centaines de groupes sur 8 scènes différentes au programme officiel, auxquels il faut ajouter les concerts du off, au moins aussi nombreux. Des conférences et panel, similaires à ceux du festival « interactive », cogitent pendant ce temps sur le futur de la musique, en se demandant par exemple comment on écoutera de la musique en 2020 ou comment réconcilier les gens avec l’industrie du disque.


Se greffe à tout ça un festival de cinéma indépendant,
dont les projections s’étalent  sur dix jours, avec remise des prix à la fin comme il se doit.

D’après ce que j’en ai lu, d’autres facteurs contribuent à faire de SXSW un événement particulièrement agréable. Tout d’abord, de très nombreuses parties sont organisées tous les soirs, sponsorisées par les boîtes high-tech, et c’est une loi sociologique intangible que la bière gratuite favorise le networking, les rencontres et la créativité.

Ensuite, c’est le printemps à Austin, il fait doux et les arbres sont en fleur, ce qui ne gâche rien. Enfin, Austin a beau être située au Texas, patrie de la dynastie Bush, c’est plutôt une enclave « libérale » (i.e. de gauche) dans un état ultra-conservateur, la seule ville de tout le lone-star-state où l’on peut apercevoir les autocollants « f**k bush » et « no war in Irak », si répandus en Californie et sur la côte Est. Autrement dit, c’est plutôt l’Amérique que les Français aiment.

Voilà du moins ce que j’en ai lu ou ce qu’on m’a raconté. Ne reste plus qu’à aller vérifier. Décollage jeudi, 9h35.

[MAJ] Une interview d’Eric Scherer, qui fait le bilan de ces premiers jours de festival, a été publié en fin de journée: Enjoy !

> Retrouvez l’article orignial et les différents compte-rendu sur FXSW

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